Il faisait très sombre dans ce couloir, et les yeux d'Elena avaient du mal à s'accoutumer au faible degré de luminosité. Elle soupira, rejeta ses cheveux en arrière. Il faisait assez froid, elle grelottait un peu, seulement vêtue d'une robe rouge à manchettes blanches. Dehors, la température frôlait facilement les vingt cinq degrés, mais à l'intérieur, elle chutait brutalement, surtout dans ce coin du château. Elena regarda à gauche, à droite. Elle ne voyait personne, pourtant, elle sentait une présence près d'elle. Peu importait, de toutes façons, et puis elle ne savait plus vraiment ce qu'elle était venue faire ici. Trouver sa salle commune, peut être ? Son sens de l'orientation était nettement affecté depuis qu'elle était arrivée à l'académie, et elle avait de plus en plus de mal à se retrouver dans un dédale de couloirs.
Elle en emprunta un au hasard parmi tant d'autres. Ses pieds faisaient "tap-tap" sur le plancher, unique bruit qui vint percer le silence. Les mains sur le mur, elle avançait prudemment, au aguets, afin de ne percuter personne. Elle était concentrée, tendue, elle faisait bien attention à là ou elle mettait les pieds. Doucement, mais sûrement, elle s’approcha de la lumière au bout du couloir. Les murs s’éclairèrent peu à peu, à mesure qu’elle avançait vers le palier éclairé. La décoration n’était pas spécialement belle, même plutôt moisie, mais Elena se s’attacha pas à ce genre de détails. Elle avait l’impression d’entre un autre bruit que celui de ses chaussures ; infime, certe, mais pourtant bien présent.
Elle percuta quelque chose de dur avec son soulier, recula aussitôt, effrayée d’avoir pu rentrer dans quelqu’un. Mais non, c’était un sac. Si il y avait un sac, il y avait sûrement son propriétaire pas loin. La jeune adolescente regarda devant elle. Une jeune fille, debout, adossée à la paroi, qui semblait plongée dans ses pensées. Et qui regardait dans sa direction, des mêmes yeux noirs et profonds qu’Elena. Celle-ci eut assuitôt une impression de familliarité avec celle qui possédait le même regard qu’elle.
Elle ne parla pas. Elle continua d’avancer, jusqu’à n’e^tre qu’à quelques mêtres de l’inconnue.