Dernières courses...

Journée baignade dans la foule… Et Renzo n’était pas ravi. Car pour lui, une telle journée signifiait dire souvent bonjour aux murs et aux meubles, ainsi qu’au sol. Enfin bon, sa jolie collection de bleus qu’il entamait allait encore s’agrandir aujourd’hui. Mais bon, le jeune italien ne désespérait pas : un jour, il remarcherait sans toujours se cogner ! Et éventuellement, ce jour-là, il se remettrait à la course. Pour le moment, ce sport ne le tentait pas tant que cela !
Le jeune homme jeta un regard vers sa montre. Il avait encore du temps avant de partir pour l’école. Il avait appelé sa famille la veille au soir, pour leur dire qu’il était bien arrivé à Paris. Il avait encore fait un long trajet, Paris-Lyon cette voici. Ses parents n’ayant pu l’accompagner jusqu'à là-bas, l’avais mis dans le train, avec une dizaine de recommandations des plus naturelles. Ne pas parler aux inconnus, ne pas aller avec n’importe qui et tout et tout… Quand Enzo était arrivé, il avait eu une sensation de déjà vu. Sauf que cette fois-ci, personne ne l’attendait. Avec un plan de la ville, du métro, il avait fini par atteindre le coin marchand qu’il voulait. Et la, il s’était levé, avec comme seul objectif : faire les courses pour sa rentrée scolaire.

Vêtu d’un T-shirt vert et d’un jean, Enzo avançait d’un pas tranquille dans la rue marchande. Il regardait la vitrine, un peu émerveillé, avant de rentrer dans le magasin et de récupérer ce qu’il lui fallait. Ce fut donc avec une ignorance totale qu’il pénétra dans le magasin de baguettes. Il vit passer une baguette, une seconde, une troisième… Et ce jusqu'à la quinzième qui daigna enfin lui aller. C’était une baguette de vingt neuf centimètres et demi, en bois de houx, et un cheveu de vélane dedans. Enfin c’était les dires du vendeur, mais pour l’instant, Renzo ne voyait pas franchement l’intérêt de ces détails. Ravi d’avoir enfin son bonheur, le jeune adolescent paya et retourna dans la rue. La demi-heure passé dans le magasin avait bien modifié la foule externe. Elle était plus nombreuse, au détriment du gamin.

Profitant de la proximité de la librairie, le jeune adolescent y entra rapidement. Il jeta un bref coup d’œil sur le magasin, et regarda sa liste. Il lui fallait quoi ? plein de lecture pour lui même. Il ne connaissait rien du monde sorcier, donc il voulait se renseigner d’avantage sur ce monde. Le jeune homme avançait tranquillement vers le rayon histoire de la magie quand… Il tomba encore, s’étalant de tout son long sur le sol. Le jeune italien soupira de désespoir et posa son regard sur ses pieds. Dans quoi avait-il laissé ses pieds traînés ? Un livre gisait près de lui. Le jeune adolescent se releva avant d’e retirer les saletés de ses vêtements.

* Comment finir au sol en deux secondes ! Qui a fait tomber un livre ! *

Le jeune enfant releva sa tête et regarda où il se tenait. Il était trop tête en l’air pour sa propre sécurité ! Et pourtant, il était prudent, enfin plus prudent qu’avant ! Ce fut donc le regard rivé sur le sol –pour ne pas tomber, mais maintenant, il ne voyait plus les gens venir vers lui- qu’il fit les trois pas qu’il lui manquait. Il s’arrêta avant de relever la tête…

* Lecture, mon bonheur ! *

Renzo aimait bien la lecture, mais avait du malheureusement se calmer suite a son accident. Le médecin lui avait bien dit de faire attention à ce qu’il faisait. Lire avec une lumière dès qu’il faisait sombre, ne pas rester devant un écran dans le noir… Enfin bref, faire le maximum pour ne pas abîmer trop son œil.

Faire les courses de la rentrée. Perséphone adorait ça. La plupart du temps ses parents l'accompagnaient et la jeune bretonne repartait avec des tas et des tas de paquets en tout genres. Des livres à outrance qu'elle ne lisait jamais, des animaux qu'elle finissait toujours par confier à sa preceptrice parce qu'elle en avait marre de s'en occuper ou encore des vêtements qu'elle ne mettait qu'une seule fois et que ses parents donnaient à ses cousines au bout de quelques temps.

Mais là elle était seule et c'était encore mieux ! La jeune fille pouvait flaner où bon lui semblait. Comme elle était petite, Perséphoe devait souvent sautiller devant les vitrines pour esperer y apperçevoir quelque chose. Alors, quand elle avait marre de sauter sur place comme une idiote, elle jouait des coudes pour pouvoir s'approcher de la boutique. Là, Perséphone regardait une superbe cape noire et rouge dans une boutique. Aussitôt, elle entra dans la-dite boutique et acheta le vêtement. Il faisait chaud alors elle ne la mit pas dans l'instant. Elle la rangerait dans son placard et la mettrait durant l'hiver pour se proteger du froid et de la neige.

Elle jeta un bref coup d'oeil à sa liste. Bon... Une baguette. Perséphone parcourut la rue en long et en travers avant de finalement trouver le magasin de baguette. La bretonne passa facilement une bonne demi-heure dans la petite pièce sombre et poussièreuse dans laquelle s'entassaient des dizaines de boites allongées. Enfin une baguette la choisit: Longue d'environs 15 centimètres, en bois de merisier avec une plume de phénix à l'interieur. Ouais, bon ça elle s'en fichait. Elle paya et sortit de la boutique en claquant si fort la porte qu'elle faillit en casser la vitre. Deuxième coup d'oeil sur sa liste. Des livres maintenant... Une montagne de livres en tout genres.

Perséphone retraversa la rue et entra dans la librairie. Elle donna sa liste à la vendeuse et partit fit un tour dans les rayonnages pour passer le temps. La jeune fille passa son doigt sur la tranche des livres quand elle entendit un bruit sourd. Comme quelqu'un qui venait de tomber... Bof, elle n'était pas du genre à s'inquièter pour les autres. Alors elle continua son inspection. La bretonne contourna l'étagère et tout se passa très vite. Comme elle ne faisait pas attention et qu'elle se tenait très proche de la bibliothéque elle heurta quelqu'un, un garçon qui paraissait très jeune, et retomba sur le sol.

"Héé... Tu ne peux pas faire attention non ?"

Bien sur, il était inconcevable pour Perséphone d'admettre qu'elle était en tord. Elle était bien trop fière pour ça. Agacée, la jeune fille se releva et fixait l'inconnu en froncant les sourcils. Puis elle soupira et enleva la poussière qui était accrochée sur sa robe noire. Pourquoi est-ce que les sorciers ne faisaient jamais le ménage dans leurs boutiques ?

[Zut , je voulais répondre, mais tu as posté avant moi !! ^^' ]

[Tu peux quand même venir si tu veux ^.^]

S'approchant à coeur joie des livres, Renzo était a la limite de l'adoration des livres qui se trouvaient là... Il ne lui fallait pas grand chose en ce moment pour lui faire plaisir. Et de voir des livres qu'il n'avait pas pu dévorer, c'était a en sauter de joie dans le magasin, mais le jeune adolescent avait un minimum de savoir-vivre, et se retenait de le faire. Mais il n'en était pas moins ravi devant ce rayon.

*Je dois pas en prendre trop ! *

Mais ce précepte risquait d'être dur pour le jeune accro aux livres. Il aurait bien continuer le dessin, mais ses problèmes visuels l'agaçait trop facilement dans cette discipline. Pourtant, cela lui serait necessaire, car il n'osait même pas imaginer les cours où il devrait écrire... Ô casse-tête, mon bonheur ! En fait, il allait plus pleindre les professeurs, qui allaient devoir le relire... Car si avant, son écriture était belle et lisible, les rares efforts qu'il avait fait n'était que des gribouillis illisibles.

Un peu trop sur sa droite, côté où il ne voyait pas, se tenait une jeune demoiselle, avec qui il ferrait d'ici peu connaissance... Alors que l'une recula, l'autre s'avanca un peu, pour prendre un des livres qui l'aurait bien tenté. Mais comme trop souvent, la rencontre se fit, et en état d'équilibre précaire et partiel, Lorenzo vit bizarrement la bibliothèque pencher... Et le sol se rapprocha encore une fois de lui... Et voila... Trois minutes debout, pour deux au sol ! Renzo soupira, tout en secouant la tête d'un air blasé, du genre 'a ce rythme la, le sol et moi allons faire connaissance très rapidement !' Il était loin d'en avoir marre, bien que tous ses allers sur le sol n'était pas plaisant,il préférait garder espoir, après tout, il risquait de croiser ce 'genre de si magnifique rencontre avec le sol' encore durant quelques mois... Strict minimum.
En entendant la voix ronchonneuse, le jeune italien regarda la bretonne avec un sourire d'excuse.

"Désolé ! Je suis maladroit ces derniers temps. Tu ne t'es pas fait mal ? "

Quoi ? Ce n'était pas de sa faute ? Ne l'ayant pas du tout aperçu, le jeune homme ne savait pas qu'il y était pour rien, après tout, elle se tenait de son côté aveugle...
Le jeune adolescent se releva, époussiérant pour la seconde fois ses vêtements. Ne plus mettre de vêtements sombres, les grains de poussière se voyaient trop. Des longs cheveux bruns, frisottants comme bon leur semblait. La regardant tranquillement, il ne semblait pas avoir trop de mal a assumer le bandage qui lui cachait son oeil, bien que ce dernier soit camouffler par cette masse de cheveux blonds clairs qui tombait devant.

Marre marre marre marre marre
Je l'avais pourtant mise là ! Dans cette poche ! Maudite liste !
Marre marre marre marre marre
Bon, tant pis, je vais essayer d'improviser... qu'est ce qu'ils peuvent bien demande,r dans une Académie de sorcellerie ? Une baguette ? Des bouquins ? Avec un peu de chance je tomberais sur un élève de Beauxbâtons qui aura la gentillesse de me préêter sa liste pour que je pisse acheter tout ce dont j'ai besoin. Combien elle m'a donné, Rose, déjà ? Bon, c'ets pas énorme, mais ça devrait suffire. Peut êre même qu'il me restera assez pour m'acheter du jus de cerise. Et encore, c'est même par sûr.

Tout en remuant ces sombres pensées, Elena entra dans une boutique éclairée et illuminée, barrée d'une énorme enseigne indiquant clairement qu'elle pénétrait dans une librairie. Elle marchait tout droit, jettant des coups d'oeil à droite et à gauche, histoire de repérer quelqu'un susceptible d'être scolarisé dans le même établissement qu'elle. L'oeil vif, sûrement, noir, assurément, détecteur, peut être, mais en tout cas, elle ne voyait personne qui avait le profil pour être à Beauxbâtons.

Personne sauf... dans le coin de la boutique, deux jeunes gens, chargés de livres, le premier avait l'air de ne savoir que tomber et dire bonjour au plancher, la deuxième, raide, droite et air pincé, ne semblait pas attirer la sympathie. Elena mit ses préjugés à la poubelle et avança d'un pas tranquille, les yeux fixés sur les deux adolescents qui parlaient, regard brûlant, sombre et déroutant. Elle utilisait beaucoup ce pouvoir inné, seul pouvoir d'ailleurs - elle était nulle en magie - , et en était plutôt fière, même si des fois ses yeux lui jouaient des tours.

Elle se campa près d'eux, les maisns sur les hanches, tripotant nerveusement un pan de tissu qui retombait, le tissu de sa robe soyeuse et bouffante que Rose avait absolument voulu qu'elle mette. Elena avait l'air d'une bourgeoise en deuil, mais on n'allait pas contre sa grand-mère, si folle et dynamique et vieux jeu soit-elle.

"Je vous dérange ? J'aurais besoin d'une liste de fournitures, j'ai perdu la mienne..."

Les paroles furent prononcées doucement, sans précipitation. Elena aimait bien les mots, elle les savourait toujorus avant de les prononcer, cherchait le mot juste, toujours, et quand elle le trouvait, elle le fesait glisser sur sa langue comme une sucrerie, comme de la confiture de mûre, qui tache terriblement, ça va sans dire. Elle fit un demi-sourire, ses doigts glissèrent dans la poche de sa robe où elle était spure d'avoir fourré sa liste. Ils rencontrèrent une matière dure et froide qu'elle fit tinter, rêvant tout à coup de pots de gêlée et de mousse oncteuse aux fruits des bois. Qui tachent également, bien sûr. Elle avait une multitude de connaissance dans tous les produits Javel inimaginables, tellement elle se tachait quand elle était petite. Cassis, feamboise, groseille, myrtille, elle els aais tous renversés, elle les avais tous nettoyés.

Patatra... Perséphone était tombée entrainant un jeune garçon et tout les bouqins que celui ci tenait dans les mains. Mais bon sang ! Pourquoi les gens qui se trouvaient içi se sentaient obligés de rester dans le passage ? Elle avait sali sa robe salopette noire. Sa préférée en plus ! La bretonne était convaincue que toutes les personnes présentes s'étaient liguées contre elle pour lui pourrir sa journée. Complot ! C'était un véritable complot !

Sans faire attention au jeune garçon lui aussi étalé sur le sol poussièreux de la librairie, elle se releva et entreprit de nettoyer ses vêtements. C'était peine perdue. Elle soupira bruyamment, agaçée. Elle avait bien fait encore de venir dans les rayonnages. Elle n'aurait pas pu rester tranquillement près du comptoire et attendre que le libraire lui apporte ses foutus bouquins ? Non, il avait fallu qu'elle vienne fouiner dans cette boutique et qu'elle salisse sa robe. Rectification: Que cet inconnu salisse sa robe. Parce que si il ne s'était pas tenu si près de la bibliothéque, elle ne serait jamais tombée. Ce n'était pas sa faute à elle.

Il lui demanda si elle ne s'était pas fait et Perséphone grommela quelque chose d'inintelligible entre ses dents avant de lui répondre franchement arborant un sourire forcé.

"Non, je n'ai rien."

Perséphone ne prit même pas la peine de se presenter ni même de lui demander si il ne s'était pas fait mal. Elle s'en fichait pas mal en réalité. Ce garçon avait ruiné sa robe ! Sa robe ! Personne ne pouvait comprendre à quel point la jeune fille aimait ce vêtement. Le bretonne commença à enrouler un de ses doigts autour de sa couette gauche, signe qu'elle était agacée. Même plus qu'agacée: Enervée. Perséphone était tout bonnement énervée. Pourquoi ses parents l'avaient envoyée dans cette Académie ? Mais qu'est-ce qu'elle leur avait fait pour qu'ils l'envoient côtoyer des gens aussi maladroits ?

Puis, sans crier gard, une autre jeune fille apparu. Perséphone la jaugea du regard: Elle portait une robe qui la faisait ressembler à un chou à la crème tant elle était bouffante. Mais la robe était noire. Alors la bretonne s'imagina un chou à la crème nappé de chocolat. Voila à quoi ressemblait cette fille: Un chou à la crème au chocolat. Pas très flatteuse comme image mais Perséphone n'avait rien d'une fille sympathique. Elle était même méchante. Oui, une vraie peste. Puis l'inconnue lui demanda si ils avaient leur liste de fournitures. Bien sur qu'elle l'avait, elle n'était pas tête en l'air et faisait attention à ses affaires, elle. Décidement, la bretonne devait être la seule à avoir un tant soit peu la tête sur les épaules dans cette Académie. Elle se tourna vers la jeune-fille-chou-à-la-crème tout en lui dédiant un sourire moqueur.

"Tu as perdu ta liste ? Il faut vraiment avoir la tête en l'air pour perdre une chose aussi importante."

Perséphone haussa les sourcils tout en faisant la moue. Vivement qu'elle soit dans sa salle commune, avec des gens de sa maison. Parce qu'en plus d'être peste, moqueuse et bourée d'autres qualités toutes aussi sympathique les unes que les autres, la jeune fille n'aimait pas trop se mélanger aux gens. Sauf ceux qu'elle jugeait digne d'interet bien sur. D'ailleurs, elle viens de la prouver: Cela faisait à peine deux minutes que cette jeune fille belle et souriante les avait aborder et la bretonne avait déjà reussi à lui lancer une pique.

Elle épousseta une énième fois sa robe-salopette. Non, les taches grisâtre n'étaient pas décidées à partir. Quelle journée ! Mais quelle journée !

Renzo ne passa qu'un rapide coup sur ses vêtements... A quoi bon en passer beaucoup au point de vouloir les rendre brilllant de propreté, quand il savait sa maldresse devenue habituelle ? Non, juste un coup histoire de supprimer les grosses tâches bien visibles...
Ecoutant d'une oreille vague la réponse de la demoiselle, il fut quand même soulagé de savoir qu'elle n'avait rien. Si autant se blesser ne le gênait pas trop, bien qu'il n'eut guère envie d'être quand meme couvert de blessures, être la cause de blessures sur d'autres personnes étaient loin de lui plaire. Surtout que là, ce n'aurait pas été un bon souvenir pour la jeune demoiselle, et qu'on lui en veuille pour sa maladresse l'aurait mis de mauvaise humeur.

Il était loin de se vexer du manque d'attention de la jeune demoiselle. Ce n'était pas le genre de chose qui le peinait. Il en fallait bien plus pour le mettre de mauvaise humeur.

" Tant mieux, ça m'aurait embêté que tu te sois blessée ! "

Pourquoi les gens arrivait-il toujours par la droite ? Ce fut la question que le jeune italien se posa quelques instant après la prise de parole d'une jeune demoiselle. prise de paroles qui l'avait légèrement surpris, puisque jusqu'a maintenant, il avait eu la tête a autre chose et n'avait pas entendu ses pas venant vers eux. Enzo se tourna tranquillement vers la demoiselle, et la regarda. Autant Persephone se moquait interieurement de l'apparence de la jeune fille, autant Lorenzo ne voyait que ses mains qui tripotaient le tissus, signe évident d'une nervosité flagrante. Enzo lui fit un sourire rassurant, du genre 'n'aie pas peur, je mords pas'.
Puis Perséphone rompit le silence, lançant une pique acerbe. magnifique... Si la jeune demoiselle en face était un peu suceptible, c'était partie pour une partie de ping-pong... On va éviter !

" On a tous nos défauts et nos qualités... Tiens, je te prêtes la mienne. "

Enzo glissa sa main dans sa propre poche, et en sortit une liste qu'il tendit a la jeune demoiselle en détresse.

" Par contre, je sais pas si tu as le même matériel que moi. "

Voyant le geste de la jeune demoiselle qui épousseta une énième fois sa robe, le jeune italien fit un pâle sourire d'excuse a la jeune demoiselle... Mais elle était bien mal partie ! La poussière adorait les vêtements noirs, et sa belle-mère le savait parfaitement, ronchonnant quand le jeune adolescent avait la saugrenue idée de s'habillé en sombre pour jouer...

" Désolé pour ta robe "

Ses yeux passaient de tête en tête. La première, une fille, très petite pour son âge, et qui devait le savoir, avait deux grosses couettes plantées sur son crâne et faisait une moue bizarre, un sourire complètement tordu. La deuxième, un garçon, des mèches blondes ébouriffées qui cachaient mal un gros bandage sur l'oeil, et un air de confiance détendue sur le visage. Elena s'interrogea. Que pouvaient bien faire deux personnes si radicalement opposées ensemble ? Elle sortit sa main de sa poche et enroula soigneusement une mèche brune autour de son doigt. Depuis longtemps, elle essayait de se débarasser de ses petits tics, mais rien n'y faisait, et cela l'énerver de penser qu'à cause de ça, les gens uqi ne la connaissaient pas pouvaient la prendre pour une stressée. Elena était calme, sauf quand elle se mettait en colère, mais ça, c'était une autre histoire.
La petite de gauche s'épousseta pour la énième fois, et lui lança une remarque acerbe qu'Elena ne releva pas, mais elle fut un peu piquée dans son ego, bien que pas tellement démesuré.

Cette fille me semble drôlement mégalo. Elle est légèrement grise sur les côtés et e frotte comme une malade alors que tout le monde sait bien que la poussière ne part pas comme ça. En plus d'être nombrilique, elle est nulle en culture générale.

L'autre garçon tenta d'apaiser la situation, et lui prêta sa liste. Elena l'accueillit avec joie et le remercia d'un signe de tête amical. Elle lut rapidement le contenu du papier. Des livres, des livres, encore des livres. Un petit sourire passa sur son visage, et elle mit le papier dans sa poche, tout en remerciant à nouveau le gentil donnateur. Ignorant superbement la jeune fille, elle commença à se demander pourquoi le garçon portait un bandeau sur son oeil, et qu'il tentait vainement de le dissimuler sous des mèches tombantes. Elle lui posa d'ailleurs la question.

"Tu t'es fait mal à l'oeil ?"

Le regard de l'autre pesait sur elle. Sur sa robe, tout particulièrement. Elena tenta de cueillir ce regard, mais il était plus fort, plus difficile à cerner que les autres. La fille avait sans doute une personnalité aussi forte que son estime d'elle-même.

"Qu'est ce qu'elle a, ma robe ? Tu la trouves un peu démodée, c'est ça ? Rassures toi dans ces cas là, tu n'es pas la seule."

Le tout sur un ton acerbe et qui se voulait blessant.

Elle se retourna vers le garçon et un sourire vint de nouveau illuminer son visage. Elle était comme ça. D'une humeur changeante, qui basculait à tout moment, elle pouvait crier comme une folle et queques secondes plus tard, parler doucement et calmement. Elle pouvait passer de la tristesse à la joie, de la sénérité à la colère. C'était d'ailleurs ce qu'elle réussissait le mieux. Pas se mettre en colère, non, quand elle se mettait en colère, elle perdait tout contrôle d'elle même, mais passer du calme total à la désorganisation complète, c'était très facile. Il ne suffisait de rien.

Je sens que l'année commence bien...

Mais c'était pas vrai ! Est-ce que ces foutues tâches se décideraient à partir ? Perséphone avait les paumes rougies par le frottement de sa peau contre le tissus quasi-ininterrompu depuis qu'elle était tombé à terre. Sa robe... Elle poussa un énième soupir agaçé et releva les yeux vers la jeune fille à la robe démodée. Pourquoi est-ce que cette fille fixait ses couettes comme ça ? Elles étaient très bien, ses couettes... Mieux que sa robe bouffante qui la faisait paraitre plus grosse qu'elle ne l'était en réalité en tout cas.

Le jeune garçon, dont elle ne connaissait pas le nom, chercha à éviter une partie de ping-pong entre les deux jeunes filles en coupant court à la remarque acerbe, presque méchante, de Perséphone et en donnant sa liste à l'inconnue. Si c'était ça qui allait l'arrêter, il se trompait lourdement. Quand le bretonne n'aimait pas quelqu'un ou avait décidé de se moquer, rien ne pouvait l'arrêter. Mis à part une bonne journée shopping gracement payée par le portefeuille paternel bien sur. Finalement, pour s'empecher de frotter sa robe et de risquer de s'arracher la peau des mains, elle les enfila dans ses poches palpant nerveusement sa liste de fournitures. Son regard vert passait du garçon à la fille. Lui avait l'air plutot sympa malgré qu'il soit d'une maladresse incontestée et elle... Perséphone ne l'appréciait pas vraiment., elle ne savait pas trop pourquoi d'ailleurs.

La bretonne écarquilla les yeux. Cette jeune fille venait bien de demander au petit maladroit ce qu'il s'était fait à l'oeil ? Elle n'avait pas l'impression de s'occuper de choses qui ne la regardait aucunement ? Enfin, c'était l'impression que Perséphone mais elle ne releva pas, se contentant de détourner le regard et de lacher un long soupir. Elle n'avait pas interêt à lui poser de telles questions si elle n'avait pas envie de se faire envoyer sur les roses avec pertes et fracas.

Puis la fille-chou-à-la-crème s'adressa à elle. Lui demandant pourquoi est-ce qu'elle fixait sa robe comme ça. Bah dit donc, elle en posait des questions celle là. Perséphone la regarda ouvertement de haut en bas, s'en vraiment se gêner en fait, puis la fixa dans les yeux, un sourire narquois aux lèvres.

"En plus d'être démodée, elle te fait ressembler à un chou à la crème nappé de chocolat cramé."

Perséphone se fichait pas mal du ton blessant de la jeune fille. Si elle voulait, la bretonne était bien capable de la faire pleurer. Elle était assez douée pour ça.
Toujours les mains dans les poches, elle se tourna vers le jeune garçon et lui fit un semblant de sourire. Elle réalisa qu'elle ne s'était toujours pas présentée. Elle se décida à le faire même si elle n'en voyait pas vraiment l'utilité puisqu'elle était presque sûre qu'ils ne se reverraient pas le l'après midi une fois qu'ils auraient quittés cette librairie

"Ah... Au fait, je m'appelle Perséphone. Et toi ?"

La bretonne était intimement convaincue que la fille s'empresserait de lui rendre la monnaie de sa pièce en faisant un remarque sur son prénom. Perséphone étant, à l'origine, la déesse des Enfers réputée implacable, ce prénom collait bien avec la personalité infernale de la jeune fille. Comment vivre avec quelqu'un qui vous balance des pique à la figure toutes les deux minutes ? Perséphone était une jeune fille insupportable. Enfin, elle pouvait se révéler gentille mais c'était vraiment très très rare.

Le jeune italien était debout, regardant les deux demoiselles. Perséphone semblait être une maniaque de la propreté.. Dommage, elle avait eu le malheur de tomber sur le plus maladroit des hommes. Et visiblement, comme ils étaient dans la meme école, elle allait surement devoir raffronter la maladresse du jeune adolescent. La seconde jeune demoiselle, regardait la liste qu'il venait de lui preter. Après l'avoir récupérer, il la rangea dans sa poche. Un peu curieuse, Elena posa une question au jeune italien. Il savait parfatement qu'il allait devoir tôt ou tard y répondre, mais il avait esperer que ce soit le plus tard possible. Dommage... Il allait devoir y répondre avant la rentrée. Il avait déja prévu la réponse... Il se doutait bien qu'on la lui aurait posé.

" Oui... "

Oui, il était blessé a l'oeil. Il aurait presque voulu dire 'ce n'est pas grave', mais ca aurait été pur mensonge. Comment dire qu'une blessure n'était pas grave si elle laissait des stigmates a vie ? Laissant tomber ses idées plus que malvenues, le jeune adolescent reprit la paroles a peine quelques secondes plus tard.

" C'est pour ça que je suis très maladroit "

Renzo regardait les deux demoiselles qui ne s'appréciaient pas du tout. Elles étaient prêtes a faire un match de catch en plein dans la librairie. Renzo ne savait pas trop quoi faire ou dire. Persephone faisait tout pour provoquer l'autre demoiselle, et cette dernière y répondait un peu... Et là, la miss a couette venait de la provoquer une enième fois. Heureusement que sa jeune soeur n'était pas aussi caractériel... Non, elle était totalement couvée par une famille dingue de la seule petite fille. Renzo l'adorait, la trouvait tellement mignonne et adorable...
Perséphone... Charmante déesse Romaine dont il connaissait l'histoire. Elle était aussi connu sous le nom de Prosperine. Son histoire était interessante, tout au moins selon le jeune Italien, car ce n'était pas tous les jours qu'une jeune desse, se faisait enlever par le dieu des Enfers, Hadès. C'était sur cette raison mythologique que les Latins avaient expliquer la raison des quatre saisons. Ils avaient des idées parfois bizarres, mais si interessantes...

" Enchanté... Je m'appelle Lorenzo "

Il jeta son regard sur Elena, l'invitant a se présenter a son tour.

* Pourvu qu'elle la provoque pas ! *

Elena haussa les épaules d’un air absent. Elle n’avait plus vraiment envie de répliquer vertement, même si Miss Couette commençait à l’échauffer sérieusement. Ah, elle s’appelait Perséphone ? Drôle de prénom, d’ailleurs, la cousine d’Elena s’appelait pareillement, mais la jeune déléguée ne voyait pas vraiment le rapport entre la petite Persé et Miss Couette. Persé était gentille, douce, amicale, Miss Couette était détestable. Elena se retourna et contempla les étalages. Elle tenta de se remémorer ce qu’elle avait vu sur la liste du garçon. D’ailleurs, celui-ci venait de reprendre la parole. Il s’appelait Lorenzo… c’était un prénom bien sympathique, d’ailleurs, d’origine italienne sans doutes. Perséphone… elle hésitait entre breton, grec et gallois. Elena… c’était peut-être italien aussi, ou espagnol, oui, peut être espagnol…
Le regard du garçon pesait sur elle, elle se sentit bien obligée elle aussi de se présenter. Pivotant sur elle-même, elle déclara d’une voix amicale :

« Je suis Elena, contente de te rencontrer, Lorenzo. »

Aucun commentaire pour Miss Couette. Elle avait décidé de faire comme si elle n’était pas là.

« Bon, c’est pas tout, mais je dois faire mes achats...»

Elle monta sur l’escabeau qui se trouvait adossé à l’étagère et se hissa sur la pointe des pieds et attrapa le plus gros volume de l’étagère, vacilla sous son poids et manqua de tomber, enfin elle se rattrapa à l’épaule de Lorenzo. Elle s’assit sur une chaise et découvrit le titre avec un peu de stupeur.

Recueil des sorts interdits

Puis, en dessous, en plus petit

Ne l’ouvrez pas si votre niveau est inférieur à la huitième année

Elena se mordit la lèvre. Elle mourrait d’envie de l’ouvrir, même seulement la première page. C’était habituel, ça, elle avait toujours envie des choses interdites. Ses doigts tapotèrent la couverture sans qu’elle ne se décide. Elle décida de poser l’énorme grimoire côté d’elle, puis remonta sur son rebord et commença à prendre les livres dont elle aurait besoin. Magie blanche première année… C’était bizarre, elle n’avait pas l’impression d’avoir eu ça sur la liste. Enfin bon, tant pis. Deuxième livre, La Botanique pour les débutants… Il n’y avait pas de défense contre les forces du mal ? Elle comprit alors que le jeune homme était un Lecticia et que du coup, ils n’avaient pas la même liste… Elle reposa les livres, dégoûtée, et descendit.

Glissa, et tomba par terre. Elle se releva vite fait, une douleur sourde dans les côtes, mais plus de peur que de mal. Elle sourit faiblement et plongea ses mains dans ses poches. Avec horreur elle se rendit compte qu’elle n’avait plus un sou !

Elle se laissa alors tomber sur une chaise, dépitée. C’était vraiment pas son jour.

Pas de remarques, rien. Ah bah tant mieux ! Perséphone aurait très mal prit une remarque sur son prénom. Elle le trouvait très joli d'ailleurs et original. Elle était sûre qu'il n'y aurait aucune autre Perséphone dans l'Académie. Et c'était parfait, elle n'avait envie d'être constamment confondue avec une autre. La bretonne tenait à sa singularité, elle aimait être unique. Et heureusement pour les autres académiciens qu'elle n'avait pas de soeur jumelle. Une deuxième comme elle et bonjour les dégâts !

Elena faisait comme ci la jeune fille n'existait pas et Perséphone le lui rendait bien. Mademoiselle Chou à la Crème alla faire ses achats. Et bah c'était pas trop tôt, elle leur fichait enfin la paix. La bretonne lui tourna le dos, la laissant grimper sur une échelle pour attraper ses bouquins. Tiens, qu'elle tombe ! Cela serait plutot marrant. Un sourire moqueur se dessina sur son visage pâle. Oh oui ! Cela la ferait bien rire.

Elle ne savait pas trop quoi dire pour engager la conversation avec Lorenzo. Elle ne le connaissait pas et puis elle doutait fortement qu'il appartienne à sa maison. La meilleure des trois maisons: Les Aguilis. De toute façon quelque chose attira son attention. Un livre que Mademoiselle Chou tenait dans ses mains. Le titre affichait: Recueil des sorts interdits.
Tiens. Tiens. Cela pouvait se reveler être une lecture des plus passionantes. Elle attendit donc patiemment qu'Elena se ravise et pose le livre pour s'en emparer. Elle ne fit pas attention à la petite recommandation en dessous du titre et elle ouvrit le livre.

Celui ci se referma violemment puis "sauta" des mains de Perséphone. Elle regarda tout autour d'elle, elle n'aurait pas aimé que la propriétaire de la bibliothéque la mette à la porte de sa boutique pour se malencontreux incident. Elle ne fit pas de cas d'Elena qui venait de s'affeler par terre juste à ses pieds. Mais personne ne tenait debout içi ! Elle ne l(aida pas à se relever et regarda Lorenzo.

"Je reviens. Je vais voir si la bibliothécaire a préparé mes livres."

Perséphone s'approcha du comptoir et demanda à la femme si elle avait reussi à reunir ses livres. Après quelques minutes d'attente, la bretonne avait ses deux livres bien emballés dans du papier kraft. Une fois ses livres en mains, elle jeta dédaigneusement l'argent nécessaire sur le comptoir et retourna vers Lorenzo.

"Voila. On fait quoi maintenant ?"

Même si Lorenzo n'appartenait pas sa fabuleuse maison, Perséphone l'aimait bien. Enfin, ils ne se frequenteraient probablement plus une fois arrivé à l'Académie. C'est hallucinant comme le caractère de la bretonne se dégrade encore quand elle est entourée d'autres Aguilis. Elle commenca à faire demi tour pour se diriger vers la sortie quand elle vit Elena-Chou-à-la-Crème assise piteusement sur une chaise. Exédée, la demoiselle aux couettes roula des yeux avant de soupirer.

"Qu'est-ce qui t'arrives encore ?"

Le ton de Perséphone s'était fait bien agressif. C'est aussi que la jeune fille en avait marre d'être dans cette librairie trop bondée et où il faisait vraiment chaud. Elle avait envie d'une crêpe à la confiture de myrtilles en plus/